mercredi 7 janvier 2015

[ Nouvelle] L'été où tout bascula...




L’été où tout bascula…


Sam retira les écouteurs de ses oreilles et s’allongea sur son lit. Il avait à peine treize ans et venait d’entrer en quatrième au collège. L’adolescent ferma les yeux pour oublier ce qui s’était passé durant l’été. Cet été qui avait bousculé sa vie à tout jamais.

Sam ne pouvait plus rien changer mais espérait toujours que cela était un mauvais rêve. Il voulait sortir de ce cauchemar. Chaque matin, en se réveillant, il priait pour la chose affreuse n’ait jamais eue lieue.

Sam revoyait tout le déroulement du drame. C’était de sa faute. Il aimait se dire ça même si son père lui répétait sans arrêt le contraire.

Sa petite sœur n'avait pas pu se noyer dans la piscine de la maison. Pourtant Sam avait juste tourné le dos quelques instants à la fillette pour attraper son téléphone portable posé sur un transat. Cela avait pourtant suffit à ce que l’enfant marche et glisse dans l’eau froide.

Sam se força à oublier tout ce qu’il avait dans la tête à cet instant et rouvrit les yeux. Le plafond beige de sa chambre, le fixait depuis son lit. Rien n’avait changé. Il se trouvait dans ce décor si familier qu’il avait cru sécurisant et apaisant. Mais au fond de lui, il n’arrivait pas à se calmer. Bien qu’il fasse l’effort devant les autres, de paraître fort.

Sam se releva doucement et s’assit au bord du lit. Il se prit la tête entre les mains quand son regard se porta sur un carnet posé par terre. L’adolescent se baissa et attrapa l’objet. Sentir le cuir de la couverture lui fit un effet horrible. Il n’osait pas reposer l’objet mais n’avait qu’une envie, résister à l’ouvrir. Sam ne voulait pas voir les mots inscrits dedans. Les mots qu’il y avait inscrits, croyant que cela le libérerait de son fardeau. Hélas, ces mots ne faisaient que lui rappeler l’horrible événement.

Il se força à détacher son regard du carnet et pris d’un sentiment qui montait en lui, il jeta le carnet par terre. Sam était rempli de colère contre lui-même.

Mais au fond, comment lui en vouloir. Il se disait sans cesse que s’il n’avait pas répondu à son appel téléphonique, sa sœur serait encore en vie. Sam ne croyait pas au destin comme ses parents.

Les parents de Sam, Georges et Martha avaient fini par accepter tant bien que mal la mort de leur fille de trois ans. Ils disaient que c’étaient le destin et qu’elle devait reposer en paix dans un bel endroit.

Sam n’arrivait plus à croire en l’existence du bonheur et même son meilleur ami n’avait pu le consoler. Sam était depuis ce jour, un peu plus renfermé sur lui-même.
Il sentit des larmes couler sur ses joues et ne fit rien pour les arrêter. Il fallait que cela sorte et même si sa peine ne diminuait pas beaucoup, Sam devait continuer à vivre.

Aujourd’hui avait été son premier jour de collège du mois de novembre, était passé comme tous les autres jours d’école depuis l’accident. Sam était présent physiquement mais ses pensées le portait vers un avenir qui n’aurait jamais lieu. Un avenir où tous les quatre vivaient heureux dans le sud de la France. Dans cette maison qui était maintenant insupportable à l’enfant.

Sam ne voyait pas comment faire pour oublier ou s’il voyait bien comment faire mais c’était une façon vraiment dangereuse d’oublier sa peine.

Pas de psychologues, de soutiens amicaux ou familiaux, pas de prises de drogues, pas d’alcool et même plus envie de tenir son carnet intime. 

Non !!

Sam savait ce qu’il voulait et comment y parvenir.

C’est pour ça qu'aujourd’hui serait son dernier jour d’école et que cette journée de 2014 serait la dernière où son chagrin existerait en lui.

Sam ne penserait plus à rien car dans quelques instants qui viendraient trop vite ; il saurait enfin s’il existe vraiment un endroit où la vie est plus belle qu’en ce moment. Il verrait si ce que lui racontaient ses parents sur sa petite sœur était vrai.

Sam ne serait plus triste. Sam ne serait plus rien du tout.


Sam se sera pendu.




Fait le 08 janvier 2015

1 commentaire:

  1. Salut !
    Tu as laissé une petite coquille à la ligne 3, "tait" à la place de "était". La langue française veut que l'on écrive "attends" lorsqu'on utilise le verbe "attendre" à la forme impérative.
    Nouvelle originale, l'intervention de [ CARE SPOIL ]Freezer et Cell est totalement imprévisible. Aussi imprévisible que, à l'évocation de ces noms, les souvenirs qui, s'extirpant de l'oubli, viennent vous sauter au visage.
    Courage Er, le chemin est droit devant, en avant !

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